En vous promenant un samedi après midi de ce mois de
décembre dans une petite rue d’une ZAC de Toronto, vous auriez pu voir une
danse du lion exécutée sans aucun public. Ce n’est pas un entraînement mais une
cérémonie d’ouverture. Cette danse est faite devant une officine de
chiropracteur où l’arrière-boutique est aussi un lieu d’entraînement. Trois
lions y exécutent la même routine. Chaque lion se réveille devant un autel,
sort du local pour aller dehors et après un moment où il trépigne de joie, fait
une révérence. Le tout sous le rythme d’un tambour chinois. C’est un rituel
traditionnel marquant l’ouverture d’une célébration. Car pour ces danseurs, le
3 décembre 2011 est une journée spéciale. C’est le jour où ils organisent un
grand banquet dans un restaurant chinois pour fêter les 25 ans de leur
association Shing Tak Tong, le club de Pak Mei de Toronto.
Cette association a été créée par maître Sam Choi qui a
appris le Pak Mei à Hong Kong auprès de Cheung Bing Fat, un des fils de Cheung
Lai Chuen, le fondateur du Pak Mei de Hong Kong. Maître Sam choi appartient
donc à la 6ième génération du Pak Mei de Hong Kong. Il s’est installé au Canada
en 1979 pour raisons professionnelles. Il a commencé à enseigner sans réelle
structure officielle. A la suite du décès de son maître, il décide de créer un
club de Pak Mei à Toronto afin d’honorer sa mémoire. C’est une des marques de
son attachement aux traditions de la culture chinoise.
En effet, on peut le classifier dans la catégorie des
maîtres orthodoxes pour qui les traditions martiales ont une réelle
tangibilité. Ces traditions enveloppent un périmètre plus vaste que celui de la
technique et des méthodes d’entrainement. Elles comprennent aussi l’éthique qui
sévit dans le monde de l’art martial traditionnel chinois. Ainsi, la politesse
pour le pratiquant est de suivre toutes les conventions de bienséance du kung
fu. La vertu de l’élève est aussi un élément important pris en compte par
maître Sam Choi. Tous ces aspects font partie, pour lui, de la culture chinoise.
Et sa manière de contribuer à la préservation de la culture chinoise et à
perpétrer un nom a été de créer Shing Tak Tong. En pénétrant dans la salle
d’entraînement, on peut y lire sur un des murs, un poème (voir page ci-contre)
qui illustre ces valeurs.
Or Shing Tak Tong n’est pas un club sportif public où il
suffit de s’inscrire pour s’entraîner. C’est une amicale culturelle privé.
Pouvoir s’y entraîner est avant tout une question de relationnel avec le maître
des lieux. La règle implicite est que celui qui veut apprendre le Pak Mei au
Shing Tak Tong doit suivre les préceptes du poème.
Dans la vie du club, plusieurs dates de l’année sont
marquées d’une pierre blanche, comme le nouvel an chinois. L’anniversaire du
club est aussi un moment particulier. Tous les cinq ans, une grande fête est
organisée à cette occasion. Elle permet de réunir élèves, actuels et anciens,
amis de l’association autour d’un banquet précédé d’une démonstration. La
dernière a eu lieu le 3 décembre pour l’anniversaire des 25 ans. Elle a réuni
près de 400 convives. L'image du club est donc engagé. Il s’agit donc de mettre
les petits plats dans les grands. La préparation a commencé bien des mois
auparavant. La logistique est organisée par maître Sam Choi et ses fils Stephen
et Kevin. Et avant de partir au restaurant, sous un stress évident, il donne
ses dernières instructions.
Le restaurant retenu est naturellement situé dans un des six
Chinatown du grand Toronto où la plupart des familles chinoises sont
originaires de Hong Kong. Une partie des élèves est chargée de préparer la
salle. Celle-ci a été drapée de grands étendards de 2,5 mètres aux couleurs
du club. Une estrade a été installée pour accueillir les démonstrations. Une
fois, la salle prête, la soirée peut commencer. Elle débute par la
traditionnelle séance de photo. Un véritable défilé commence où chaque élève
prend la pose avec le maître. Cela finit par une photo de groupe avec les 7ième
et les 8ième générations. Pendant ce temps, les invités arrivent et
s'installent.
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