A la Vieille Ecole

Wang Feng Ming a accepté de nous parler de son parcours et de la pédagogie de ses maîtres Liu Xinghan (Bagua) et Feng Zhiqiang (Taiji Quan).

Comment êtes vous venu aux arts martiaux ?

Bonjour, j’ai commencé à apprendre le Wushu à l’école avec mon professeur de sport Wang Youzhi. C’était un jeune enseignant de vingt ans, spécialiste de la boxe de Shaolin. Nous étions un groupe de vingt élèves. J’avais huit ans, j’étais à l’école Primaire, à Pékin. Nous nous entrainions tous les matins de six heures à sept heures trente, puis nous déjeunions ensemble avant d’aller à l’école. Nous étions tous responsable d’un de nos camarades. Nous nous levions à cinq heures et chacun d’entre nous devait réveiller un autre élève habitant dans une maison voisine, en lui tapant sur l’épaule et en lui disant « Lève toi, lève toi ! ». En ce qui concerne la méthode de travail enseignée, nous commencions par nous échauffer puis nous travaillions les Taolu. Nous ne faisions pas de travail deux à deux. J’ai travaillé cinq ans avec Wang Youzhi. Il a eu beaucoup d’influence dans mon parcours. Il m’a fait comprendre le Wushu puis il me l’a fait aimer énormément.

C’est la première étape de mon parcours. Cela n’a pas modifié mon caractère, mais j’ai appris des qualités comme l’assiduité et l’application dans le travail. Ce professeur m’a offert la possibilité de découvrir et de comprendre le Wushu. Il y a deux ans (en 2009), j’ai revu mon professeur Wang Youzhi, lors d’un de mes voyages en Chine.

Vous-même, vous considérez vous comme un professeur de la boxe de Shaolin ?

Je me considère comme un professeur de Tai Ji Quan et de Qi Gong. J’ai des jeunes élèves, des enfants à New York qui veulent apprendre la boxe de Shaolin, alors je leurs enseigne mais je suis surtout un professeur de Nei Gong.

Quand vous avez arrêté de pratiquer avec Wang Youzhi, qu’avez vous fait ?

Lorsqu’il y a eu la révolution culturelle, il n’y avait plus d’école, donc plus de cours de boxe. J’avais treize ans, nous sommes allés avec des amis, nous entrainer au parc du Temple du ciel. C’est là que j’ai rencontré le Maître de Ba Gua, Liu Xinghan avec qui j’ai étudié pendant dix sept ans.

Pouvez-vous nous expliquer comment se passe la rencontre entre un professeur et un élève, entre un maître et un disciple ?

Un professeur accepte un élève si celui-ci s’implique et s’investit dans l’étude des arts martiaux. Il est essentiel que le professeur reconnaisse certaines qualités chez l’élève. Il doit être capable d’endurer des choses difficiles. Une expression chinoise dit « manger du concombre amère ». L’élève doit faire preuve de persévérance, il ne doit pas s’arrêter en cours de chemin s’il veut progresser par la suite. L’élève doit être profondément passionné par ce qu’il fait.

Comment le maître teste physiquement et psychologiquement un élève ?

La méthode est simple, il donne un seul mouvement à faire pendant deux, trois heures, pendant trois mois.

Vous êtes venu avec vos amis dans le parc du temple du ciel, ont-ils continué à s’entrainer, sont-ils restés ?

Trois enseignent encore.

Quelle était la méthode d’enseignement de votre professeur, Maître Liu Xinghan?

Il nous enseignait un seul mouvement que nous pratiquions deux à trois heures par jour pendant trois mois (Marche en cercle du Ba Gua). Nous nous entrainions le plus souvent en fin d’après midi. En trois années d’études, nous devions parfaitement maîtriser les huit mouvements qui nous avaient été enseignés. C’était une des conditions pour poursuivre notre apprentissage à ses côtés.

C’est grâce à cette méthode que j’ai pu me perfectionner et continuer à construire mon parcours dans les arts martiaux. 

0 commentaires: